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Le risque routier : un risque professionnel majeur

Chaque jour, des millions de salariés prennent la route dans le cadre de leur travail, que ce soit pour se rendre sur leur lieu de travail (trajet domicile-travail) ou pour effectuer des missions professionnelles. Pourtant, ce que beaucoup considèrent comme un simple déplacement représente en réalité un risque majeur. En France, le risque routier est aujourd’hui la première cause de mortalité au travail. Selon les données de l’Assurance Maladie et de l’INRS, près d’un tiers des accidents mortels du travail sont liés à des déplacements professionnels.

Au-delà des drames humains, les conséquences économiques, juridiques et sociales de ces accidents sont considérables pour les entreprises et les collectivités. La prévention du risque routier n’est donc pas seulement une obligation légale, c’est un enjeu majeur de santé et de sécurité au travail.

Dans cet article, nous vous proposons un panorama complet de la situation, des chiffres clés actualisés, et des bonnes pratiques à mettre en œuvre pour protéger les salariés et limiter les accidents. Car une bonne politique de prévention routière, c’est avant tout une organisation responsable et des collaborateurs sensibilisés.

Accidents mortels en 2022 - 2023

Accident de trajets

345

Accidents en mission

140

Total

485

Répartition des accidents mortels liés au risque routier professionnel

Le risque routier professionnel concerne deux grandes catégories de déplacements :

Les accidents de mission : lorsque le salarié circule dans le cadre de son travail (rendez-vous client, livraison, intervention technique…).

Les accidents de trajet : lorsqu'il se rend ou revient de son lieu de travail.

Un risque toujours aussi présent

Selon les données croisées de l’Assurance Maladie, de l’INRS et du Ministère du Travail, le risque routier reste l’une des principales causes d’accidents graves et mortels liés au travail en France.

En 2022 :

485 décès ont été enregistrés en lien avec des déplacements professionnels.

Cela représente environ 30 % de l’ensemble des décès d’origine professionnelle recensés cette année-là.

Ce chiffre montre l’ampleur et la persistance du risque, malgré les efforts de prévention engagés depuis plusieurs années.

La prépondérance des accidents de trajet

En analysant la répartition des décès :

71 % des décès concernent des accidents de trajet domicile-travail, soit environ 345 décès.

29 % des décès sont liés à des missions professionnelles proprement dites, soit environ 140 décès.

Les accidents de trajet sont donc nettement plus fréquents. Cela s’explique notamment par :

  • le nombre élevé de salariés concernés quotidiennement,
  • la routine des trajets domicile-travail, qui peut entraîner un relâchement de la vigilance,
  • des périodes de circulation dense (heures de pointe), génératrices de stress et de fatigue.

Répartition des décès :

Accidents de trajet domicile-travail

71 %

Liés à des missions professionnelles

29 %

La prépondérance des accidents de trajet

En analysant la répartition des décès :

  • 71 % des décès concernent des accidents de trajet domicile-travail, soit environ 345 décès.
  • 29 % des décès sont liés à des missions professionnelles proprement dites, soit environ 140 décès.

Les accidents de trajet sont donc nettement plus fréquents. Cela s’explique notamment par :

  • le nombre élevé de salariés concernés quotidiennement,
  • la routine des trajets domicile-travail, qui peut entraîner un relâchement de la vigilance,
  • des périodes de circulation dense (heures de pointe), génératrices de stress et de fatigue.

Le risque mission : souvent plus grave

Si les accidents de trajet sont plus nombreux, les accidents en mission présentent souvent une gravité accrue :

  • déplacements sur des distances plus longues,
  • situations de travail stressantes (livraisons urgentes, horaires serrés…),
  • terrains inconnus (zones industrielles, chantiers, routes rurales…).

Certains secteurs sont particulièrement exposés au risque mission : transport routier, BTP, services à domicile, dépannage, maintenance, forces de l’ordre, commerciaux itinérants, etc.

Une sinistralité sous-estimée

Au-delà des décès, il faut rappeler qu’un grand nombre d’accidents de la route liés au travail entraînent des blessures graves, des incapacités permanentes, des arrêts de travail prolongés et des séquelles psychologiques.
Par exemple, selon l'INRS :

  • en 2003-2004 (dernières grandes séries consolidées), plus de 75 000 accidents de la route liés au travail ont été recensés sur une seule année, dont plus de 10 000 entraînant des incapacités permanentes.

Ces chiffres, bien que partiels, illustrent la nécessité d’une politique de prévention ambitieuse, intégrant à la fois les déplacements mission et les trajets domicile-travail.

Les mesures de prévention du risque routier professionnel

Face à l’importance du risque routier professionnel, la prévention doit être envisagée de manière globale et systémique, en impliquant l’ensemble des acteurs de l’entreprise. La clé de la réussite réside dans l’anticipation et la construction de procédures adaptées à chaque situation de travail.

Le risque routier doit être :

  • intégré dans le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP),
  • évalué régulièrement,
  • pris en compte dans la politique de santé et sécurité de l’entreprise,
  • suivi et mis à jour en fonction des changements (nouveaux véhicules, évolution des missions, nouveaux collaborateurs, etc.).

Rappel réglementaire
Depuis 2001, l’évaluation des risques professionnels est une obligation légale en France (article L4121-1 du Code du travail).

Former et sensibiliser les salariés

Organiser des sessions de sensibilisation régulières sur :

  • la vitesse,
  • l’alcool et les drogues,
  • la fatigue,
  • les distracteurs (téléphone, GPS…).
  • Proposer des formations pratiques :
  • à l’éco-conduite,
  • aux techniques de conduite préventive,
  • aux gestes de premiers secours.

Intégrer ces formations lors de l’intégration des nouveaux salariés et périodiquement pour l’ensemble du personnel.

Organiser les déplacements de façon sécurisée

  • Limiter les déplacements lorsque cela est possible (réunions en visio, télétravail, regroupement des rendez-vous).
  • Adapter les plannings pour éviter les horaires dangereux (heures de pointe, déplacements de nuit, longs trajets sans pauses).
  • Favoriser les transports collectifs lorsque possible.

Agir sur le véhicule

  • Mettre à disposition des véhicules adaptés, entretenus et sécurisés :
  • contrôle régulier des pneus, freins, éclairage, niveaux ;
  • renouvellement des véhicules anciens ;
  • choix de véhicules équipés d’aides à la conduite (freinage d’urgence, régulateur adaptatif, détection de franchissement de ligne, etc.).
  • Interdire l’usage de véhicules non conformes ou personnels non assurés pour les missions professionnelles.

Encadrer les communications pendant la conduite

  • Interdire l’usage du téléphone au volant, même avec kit mains libres.
  • Éviter les injonctions de travail nécessitant des réponses en déplacement (appels professionnels, messagerie instantanée).
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